mercredi 5 décembre 2007

De la littérature d'avant garde à la bande dessinée...

On ne présente plus Appollo, LA star incontestée de la bande dessinée Française et Réunionaise qui - d'après de sources sûres - devrait honorer de sa présence le prochain festival d'Angoulême.
Chose INESPEREE, puisque ce farouche aventurier, disciple de Brazza, Angus Young, Napoléon et autres Jean Rolin risque sa peau chaque jour que Dieu fait dans les bas fonds de la jet set angolaise. Mais chacun sait que la presse spécialisée a par ailleurs relaté ses hauts faits sur des doubles pages en papier glacé avec force clichés avantageux.

Ici avec Charles Bukowski, peu avant sa mort :

En revanche, ce qu'ignore encore le grand public, c'est qu'avant de palper les hautes sphères du succès et d'inonder le monde entier de ses désormais classiques de la "bédé", notre homme s'était essayé à la littérature dans un genre pourtant difficile.

Malheureusement, ces tentatives sont restés vaines et l'on peut se demander, au regard de ces hordes de paparazzis qui assaillent à chaque instant son palais de Luanda, si ces éditeurs, alors si peu téméraires, ne voient pas aujourd'hui en ces écrits de jeunesse une plume digne de celle d'un Jean Genêt, voire d'un William Burroughs insulaire dont le talent maintenant sans conteste ferait largement recette en ces fêtes de fin d'année.

Pourtant, en se penchant plus en avant sur cette prose défiant délibérément tous tabous, on y percevait déjà cet amour de son prochain et la tendre insolence qui ont depuis fait sa réputation interplanétaire.

"Le noeud", roman autobiographique (il rencontre Maurice Bulot en 1988) refusé par Gallimard en 1989 .

Magnifiquement illustrées par Maurice Bulot, son compagnon à la ville comme à la scène, les couvertures de ces récits avant-gardistes évoquent avec subtilité les propos d'O. A. en en laissant entr'apercevoir avec humour tout le parfum de scandale que les éditeurs de l'époque n'auront non seulement pas eu le courage de porter aux nues, mais encore moins savouré la sensuelle et sulfureuse prose.

" Mes années rebelles, mes années querelles", fiction inspirée par ses mentors de l'époque Bernie Bonvoisin et Renaud Séchan. Éconduit aux portes des éditions du Cerf en état d'ébriété en chantant "Antisocial tu perds ton sang froid", on peut alors le remarquer en tête de tous les championnats de flipper de la région nord Réunionaise.

Roman gonzo "à la créole","Je la monte", est refusé par Folio mais manque d'être publié en tant que feuilleton de l'été 1989 dans Télé 7 Jours, l'auteur s'étant présenté au journal sans chemise ni cravate... A cette période correspond sa rencontre décisive avec les Hell's Angels de Saint Leu (commune de La Réunion). Il conservera de ces virées sauvages en mobylettes une addiction pour la vitesse et un goût immodéré pour les samoussas.

"Une rose pour Albert", son roman le plus profond, directement inspiré de sa brève entrevue avec Robert Herbin qui quitta par la suite l'ASSE en 1990. Malheureusement trop en avance sur son temps, Fleurus ne retiendra malheureusement pas le manuscrit... Cet ultime échec le conduira directement à abandonner la partie, pour la plus grande joie des amateurs de bande dessinée.


Puisse la publication sur ce blog donner une seconde chance à ces écrits qui repoussent à l'infini les barrières de la liberté... A bon entendeur, salut!